Logo du jeu Tri Force Heroes

Test et revue de presse de Tri Force Heroes

Logo du jeu Tri Force Heroes

Revue de presse

Source Note
Gamekult 5/10
Gameblog 3,5/5
JeuxVideo.com 16/20

Avis de la communauté

Communauté

Parmi les membres de Puissance-Zelda, 63 possèdent ce jeu. Ils l'ont noté en moyenne 3,05/5.

Plus de dix ans après Four Swords Adventures, Nintendo propose avec Tri Force Heroes un nouvel épisode de la série Zelda axé sur le multi-joueur. À l’heure où l’on guète tristement le moindre signe de vie d’un nouveau titre canonique sur console de salon, autant dire que ce jeu aux ambitions plus modestes était attendu le couteau entre les dents par certains fans.

Critique rédigée par Zemo

Critique réalisée à partir d’une version fournie par l’éditeur.

Faire du neuf avec du vieux

Mais évitons tout procès expéditif et commençons par l’évidence : le jeu est sur console portable et reprend le moteur graphique de A Link Between Worlds, héritant au passage de son aspect graphique si particulier, de sa jauge d’endurance, d’une fluidité à toute épreuve et d’une 3D relief réussie, même si ici assez anecdotique. Le jeu réagit aux doigts et à l’oeil et s’avère être un bonheur à contrôler dès les premières secondes.

Si Four Swords et Four Swords Adventures avaient introduit un nouvel ennemi emblématique, en la personne de Vaati, l’histoire proposée ici a été réduite à peau de chagrin. Tri Force Heroes prend place dans le microscopique royaume d’Estoffele roi Frisette vous missionnera pour lever la malédiction jetée sur sa fille, la princesse Mousseline. Cette dernière se voit affublée d’un collant intégral impossible à enlever, et forcément indigne de son statut de digne représentante d’un peuple qui ne vit que pour la mode.

On comprend vite que le ton de Tri Force Heroes est résolument plus léger que ce à quoi la série nous a habitué, sans non plus atteindre le fantastique niveau de n’importe quoi d’un Tingle voit la vie en rose à Rubis Land. En terme de scénario et d’univers, la proposition de Nintendo est volontairement minimaliste et laisse rapidement les mains libres aux joueurs, quand bien même l’aventure ne s’annonce pas épique. Avec un tel choix qui divise forcément les amateurs de la série, autant dire que les équipes de développement avaient intérêt à être confiantes sur le contenu proposé par le jeu.

Comme pour les épisodes Four Swords, on retrouve un jeu découpé en niveaux, ici accessibles depuis le hall du château. L’univers de Tri Force Heroes est scindé en huit régions (forêt, rivière, volcan, etc.), contenant quatre niveaux, eux-mêmes décomposés en quatre tableaux. D’un tableau à l’autre, la difficulté est croissante et les obstacles sont d’abord présentés séparément avant de s’accumuler au fil de la progression. L’équipement d’un joueur se limite à son épée et une arme secondaire à ramasser au début du niveau (arc, bombe, baguette d’eau, etc.). Académique, mais efficace.

Contrairement aux épisodes Four Swords, les niveaux ne sont pas générés semi-aléatoirement et ne différent pas en fonction du nombre de joueur. En contrepartie, le jeu proposera de revenir sur chaque niveau avec des conditions de victoire alternatives (plus d’ennemi, moins de vie, temps limité etc.). Du haut de ses 128 missions réparties dans 32 niveaux, Tri Force Heroes n’est pas avare en idées et les complétistes devront se trouver des amis fidèles pour en faire le tour dans des conditions optimales.

Capture d'écran de Tri Force Heroes : choix d'un costume
Capture d'écran de Tri Force Heroes : un niveau joué à trois
Capture d'écran de Tri Force Heroes : passage d'un portail

Un plan à trois

Pour un jeu s'appréciant principalement à plusieurs, que ce soit en ligne ou en local avec une ou plusieurs cartouches, il est vraiment regrettable que Nintendo n’ait pas inclus de système de chat vocal. Quelques vignettes sont bien présentes pour s’exprimer dans le jeu, mais il est parfois compliqué de se faire comprendre par des camarades d’un jour ne comprenant pas forcément quelle est la marche à suivre.

S’il est aussi possible de joueur seul, on contrôlera alors en alternance les trois personnages d’une pression sur l’écran tactile, on réalise vite que l’expérience proposée par Tri Force Heroes a été pensée pour être partagée à plusieurs, tant certains passages tourneront au calvaire le plus invraisemblable lorsqu’il s’agira de venir seul à bout de certains obstacles demandant de passer très rapidement d’un personnage à l’autre pour effectuer certaines actions. C’est là que l’on comprend mieux la généreuse présence de fées permettant de venir à bout d’un tableau sans avoir à s’acharner plus longtemps, mais pouvant vite diminuer l’intérêt du jeu pour peu qu’on en abuse. On ne peut donc que vous recommander de profiter du jeu à trois amis dans une même pièce.

Ces moments frustrants sont toutefois le revers d’une médaille que Tri Force Heroes peut aborder fièrement : le jeu n’est pas d’une simplicité enfantine. Les équipes de Hiromasa Shikata ont su apporter au titre une diversité plus que bienvenue dans les situations et les mécaniques introduites. Si les premières régions ne poseront que peu de problèmes aux habitués de la série, de nombreux tableaux demanderont un temps de réflexion pour comprendre comment pouvoir en venir à bout. Une difficulté sensiblement plus élevée que les précédents opus 2D et qui contribue fortement au plaisir ressenti lors des parties.

Capture d'écran de Tri Force Heroes : exemple d'interaction à trois joueurs
Capture d'écran de Tri Force Heroes : exemple d'interaction à trois joueurs
Capture d'écran de Tri Force Heroes : exemple d'interaction à trois joueurs

Totem, moi non plus

Parmi les situations proposées, une bonne partie exploite la toute nouvelle formation en totem. Ce regroupement vertical remplace ceux proposés dans les précédents opus multijoueurs (en ligne, en carré ou en losange). À deux ou trois étages, c’est le joueur en bas qui déplace la tour et celui en haut qui utilise son équipement. Ajoutez à cela une contrainte supplémentaire : un joueur ne pourra quitter le totem qu’en étant lancé par le joueur le portant. Il va falloir faire confiance à vos amis et apprendre à vite bâtir des totems correctement formés.

À l’exception d’un mode arène assez anecdotique, le jeu n’encourage jamais les joueurs à régler leurs comptes à coups de bourre-pifs. Contrairement aux Four Swords, le jeu n’inclut d’ailleurs pas de classement en fin de niveau et même la barre de vie est commune aux trois joueurs. On apprend rapidement à se méfier de joueurs maladroits qui auraient vite fait de précipiter tout un totem dans le vide, faisant perdre immédiatement trois coeurs à l’ensemble du groupe. Rageant.

La seconde mécanique introduite par Tri Force Heroes est celle des costumes. Au début de chaque niveau, vous aurez alors la possibilité de choisir petit à petit parmi une trentaine d’habits différents proposant chacun un pouvoir spécial : marcher plus vite, tirer trois flèches au lieu d’une, trouver plus de cœurs, pouvoir nager à contre-courant, etc. On regrette cependant qu’une large partie de ces vêtements ne soit utile que dans une sélection assez réduite de niveaux. Il faudra choisir avec soin ou avec style, mais rarement les deux.

En résumé

En attente d’un Zelda exclusif à la Wii U, difficile de ne pas voir Tri Force Heroes comme autre chose qu’un titre développé rapidement en tirant profit du moteur de A Link Between Worlds, pour alimenter le catalogue de fin d’année de la 3DS. Mais malgré les frustrations qu’il impose, Tri Force Heroes est un titre singulier dans la série Zelda, un titre qui ne tombe pas dans le fan-service à outrance pour mieux assumer son scénario léger et faire place à l’action et aux idées de gameplay. La trentaine de niveaux proposée est un festival d’idées sympathiques, un festival où il faudra se rendre entre amis pour pleinement l’apprécier.