La Naissance d'un Mythe

À propos de ce dossier

La série ne serait pas ce qu'elle est sans de solides bases, posées par les premiers épisodes décrits dans cet article.


C) A Link to the Past : la révélation

Avec ce jeu très attendu, Nintendo est revenu aux sources (1), mais par l'ajout de nombreuses nouveautés et l'exploitation du moteur de la SNES (2), il a réussi un véritable tour de force qui a fait de ce jeu un des plus grands hits de la SNES (3).

La naissance d'un mythe

Retour aux sources

Le jeu, sorti en 1991 sur Super Nintendo, a fait forte impression sur la communauté des "Nintendomaniaques" (nom donné aux fans de Nintendo dans le Nintendomagazine de l'époque). Il se rapproche beaucoup de tout premier de la série par de nombreux points. A commencer par le scénario, puisque l'histoire se déroule ici juste après la fin du premier épisode. Visiblement, Nintendo a cédé devant le refus de l'épisode 2, et a tenté de l'effacer des mémoires. Ainsi, il n'y a plus de vue de profil. On verra toujours Link de haut. Il n'y aura plus non plus de système de points d'expérience, de niveaux, et autres originalités de Zelda 2. Par contre, on conserve le système de magies, par l'intermédiaire des trois objets magiques (feu, éther, terre : les trois médaillons). On retrouve les baguettes, vestige de la baguette magique du palais 6 de Zelda 1 (ah qu'il était difficile ce palais 6 avec ses sorciers super puissants !). On retrouve également la monnaie d'Hyrule, le rubis, on retrouve les bonnes vieilles épées différentes de plus en plus puissantes (cette fois il y en a quatre et non plus trois).

La naissance d'un mythe

Les objets du premier volet de la série reviennent en force ! Arc et flèches, boomerang, bouclier magique, bombes, etc... Le mythe est revenu, pour le plus grand plaisir de la majorité des fans qui attendaient son retour depuis pas mal d'années. Et comme dans l'épisode premier il faut toujours sauver notre belle princesse et anéantir le vilain Ganon. Tous les éléments du premier ont été repris, Nintendo ne voulant pas risquer un deuxième flop. Les valeurs sûres étaient de retour. Même le thème musical principal est revenu, plus fidèle à l'original que celui du 2. De même on revenait au système de vie symbolisée par des petits coeurs, qui avaient disparu dans Zelda 2 pour laisser place à une jauge de vie digne de Street Fighter 2. Link ne gagne plus de points d'expérience, inutile donc de tuer des monstres à la chaîne, si ce n'est pour gagner des rubis. Fini le système du Link qui a plusieurs vies : il en a une seule, et lorsqu'il meurt il recommence à un endroit défini. Bref, Zelda 1 est de retour, pour le plus grand bonheur des fans.

La naissance d'un mythe

Des innovations ingénieuses

De très bonnes innovations ont été inventées, rendant le jeu bien plus intéressant que ses prédécesseurs. A noter, principalement, l'interaction avec le décor. Certes, on est encore loin de la perfection, mais cette fois, remarquez combien Link peut faire de choses qu'il ne pouvait pas avant : soulever des jarres, les lancer sur des ennemis, foncer dans les arbres, s'agripper avec un grappin, couper des buissons, creuser avec une pelle, geler les ennemis, les soulever eux aussi, allumer des torches, appuyer sur des boutons, pousser des leviers... La liste n'en finit pas. Rien que ça : nager ! Eh oui, Link nage ! Non, ne riez pas, c'est une grande innovation ! Link a enfin appris à nager ! Dans Zelda 1, il ne devait pas savoir ce qu'était l'eau : il ne s'y aventurait pas. Dans le 2, il s'est dit qu'il devait voir ce que c'était. Résultat : quand on tombait dans l'eau, comme dans les jeux d'arcade de l'époque, on mourrait. Pauvre Link. Il lui aura fallu beaucoup de souffrance (et des palmes) pour apprendre à nager !

La deuxième grande innovation vient des quêtes. Avant, Link avait une quête, et la menait à bout. Classique. Ici, Link peut remplir des tas et des tas de quêtes secondaires. De retrouver des objets perdus, chose classique, à remettre un simple poisson à l'eau en échange de rubis (moins conventionnel). Bref, on sent que nos petits gars de chez Nintendo se sont bien démenés comme des fous furieux pour nous apporter de la qualité et de la durée de vie.

Enfin, plusieurs originalités n'en sont pas vraiment, ce sont plutôt des améliorations. La SNES, c'est 16 bits, deux fois plus que sa petite soeur, la NES ! Alors forcément, on voit des effets de zoom (très peu, je vous l'accorde), des effets de transparence (la brume du bois perdu) ou encore une musique "réorchestrée" (si l'on peut ici parler d'orchestre...).

Un pari gagné

Avec Zelda III, Nintendo a gagné un pari d'envergure : marquer les mémoires. Je pense que même Nintendo n'avait pas conscience du fait que son jeu allait tant marquer les mémoires de beaucoup d'entre nous. On se souvient tous de cet épisode, alors que les précédents ont tendance à sombrer dans l'oubli.

Tous les vrais fans de Zelda sont forcément passés par cet épisode de la série, qualifié d'incontournable par beaucoup. C'est finalement peut-être celui qui représente le plus l'esprit de ce qu'est Zelda. Une musique, une ambiance, des personnages... Il y a du Zelda dans l'air, ça se sent, c'est presque tangible.

Nintendo a réussi à apposer une marque de fabrication, inimitable. Les générations étaient désormais marquées, plus moyen de déloger Zelda. On a bien tenté des Zelda-like, mais tous ont fait un flop. Certains se rappellent peut-être, sur NES, de Battle of Olympus. Pratiquement un clone de Zelda II, avec un héros présentant de nombreuses similitudes avec Link. J'avais bien aimé ce jeu, mais il a sombré dans les abysses de l'inconnu, tandis que Zelda, même dénigré lors du second épisode, est remonté du gouffre, et a écrasé ses copies sans aucune difficulté. On a cru un temps, à l'époque, dans tous les magazines (quelqu'un se souvient de Nintendo Player, devenu Ultra Player ?) qui annonçaient la nouvelle avec trompettes et tambours, qu'un jeu détrônerait Zelda, le mythique et légendaire. On les a longtemps opposés. Finalement, chacun des deux a réussi à se faire une place sur le podium des légendes. Je parle bien entendu de Secret of Mana. Même ce hit interplanétaire n'a pas fait vaciller Link sur son piédestal. Zelda 3 n'est pas près d'être oublié...

Dossier réalisé par Vhailor, le 16 octobre 2004