Interview - Zelda : Chronique d'une saga légendaire

À propos de l'interview

A l’occasion de la réédition de Zelda : Chronique d'une saga légendaire, nous sommes revenus sur les dessous du livre en compagnie de Medhi El Kanafi, co-auteur de l’ouvrage.


Tu devances presque mes questions puisque je voulais revenir sur cet Hors Série de IG Mag, qui est sorti à peu de choses près au même moment que votre livre, illustré, en couleur et à un prix inférieur. Cela n’a t-il pas été dur moralement ?

Si ! C’était hyper dur, premièrement car c’était un magazine qui était de très bonne qualité. C’est nous qui avons démocratisé le mot mook, contraction des mots magasine et book. Ils se sont complètement réapproprié le terme et ils ont très bien fait, ce qu’ils faisaient était vraiment bien !

Les lecteurs n’ont pas à comprendre les enjeux qu’il y a derrière, qu’ils sont dans le secteur de la presse et nous non, qu’ils ne payent pas de droits à l’image, que le papier n’est pas le même. Nous avions un papier qui est de très haute qualité, sûrement celui qui coûte le plus cher de toute notre collection, bien épais, cadré… on a vraiment pris la peine de faire quelque chose de qualitatif !

Les gens ne se rendent pas compte que l’on a été assez agressif sur le prix. A l’époque il était sorti à 18€ et je défie n’importe quel lecteur d’aller à la FNAC et de me trouver n’importe quel livre avec un papier de qualité similaire au même prix. C’est inconcevable.

Je travaille dans le milieu de l’édition depuis pas mal de temps, mais c’est dur de voir le retour des gens qui sont pas forcément tendres et qui comparent simplement en disant "Oui mais eux c’est mieux, c’est en couleur et ça ne coûte que 10€". C’est franchement dur.

Mais on a proposé quelque chose de différent, l’approche et l’immersion dans la lecture sont différentes, si bien qu’on a tous les deux trouvé notre public ! IG a cartonné et a eu, comme nous, plusieurs éditions. Ce sont deux produits qui ont très bien marché, on ne s’est pas du tout marché sur les pieds ou piqué des lecteurs. C’était vraiment une émulation ! Comme je disais tout à l’heure, tant mieux qu’il y ait eu plusieurs produits sur Zelda en même temps, c’était très bien que plusieurs produits viennent nourrir l’actualité sur la saga.

Tu évoques le public du livre, combien d’exemplaires comprenait le premier tirage ?

Désolé, mais on ne communique pas sur nos tirages, c’est une politique que l’on applique de façon générale chez Pix. Mais cela dépasse la dizaine de milliers.

De façon plus globale, est-ce que le comportement commercial du livre a répondu à vos attentes ?

Entièrement ! Le livre est sorti en octobre 2011 et était en rupture à Noël, on a procédé à une réimpression en février 2012, tout de suite en rupture elle aussi. On a procédé à une troisième réimpression, fin 2012 qui a été rapidement en rupture. Cela faisait un an qu’il était officiellement introuvable.

Le nouveau Zelda 3DS était l’occasion de faire une vraie réimpression intégrant le futur de la saga ainsi que Skyward Sword que l’on n’avait pas traité à l’époque.

En dehors de l’intégration d’illustrations, y avait-il eu des idées que vous n’aviez pas pu intégrer ?

Non, je ne crois pas. Le fait de ne pas avoir d’illustrations nous a fait nous concentrer uniquement sur le texte, où tu fais autant de pages que tu veux. Au niveau du contenu en lui-même, on était satisfait.

Évidemment, la plus grande frustration réside au niveau des interviews. Du fait d’être non officiel, non seulement tu n’as pas le droit aux visuels et tu n’as surtout pas le droit d’avoir accès aux créateurs ! Tu ne peux pas poser de questions directement, tu ne peux pas avoir des informations vraiment croustillantes, mais ça les lecteurs ne l’ont pas trop vu, car toute l’étape de documentation nous a permis de traduire des documents que l’on ne trouvait ni en français ni en anglais. On a pu avoir des informations sympa, mais rien de super croustillant sur Zelda. On n’a pas eu accès à Aonuma ou Miyamoto. C’est notre plus grosse frustration !

Une fois que le livre est sorti, avez-vous surveillé la réaction des fans ? Ou êtes-vous restés éloignés de tout cela ?

Non, on est une petite maison d’édition et on essaye d’être au maximum proche de nos lecteurs, d’avoir un maximum de retour, pour pouvoir répondre au mieux à leurs attentes. On va donc aller sur les forums ainsi que sur les réseaux sociaux et essayer de répondre le plus possible. Personnellement, je peux répondre à tout le monde car je ne suis pas trop sollicité, mais c’est vrai que c’est bien plus compliqué sur la boite mail de contact de Pix’n Love. On fait ce que l’on peut pour être proche des gens, mais on n’y arrive pas tout le temps…

On a surveillé et c’est vrai que parfois il y a de sacrées surprises ! Des fois, certains sont très très remontés et parfois c’est compliqué, surtout avec une série comme Zelda. C’est une saga où les joueurs sont vraiment très proches et fans des jeux. Ce n’est pas du tout péjoratif, mais Zelda est un phénomène ! Les joueurs sont parfois comme des fous et c’est très dur de parler de Zelda, car les gens se sentent visés et sont parfois un peu susceptibles. Mais tout s’est très bien passé !

Interview réalisée par Zemo, le 30 novembre 2013

Avatar de Zemo

À propos de l'auteur :
Entre deux news et deux tweets, j'essaye de rendre PZ plus agréable à visiter et d'organiser des interviews. Des rumeurs circulent sur mon âge avancé, elles sont fausses, je suis juste jeune depuis plus longtemps !