Interview - Zelda : Chronique d'une saga légendaire

À propos de l'interview

A l’occasion de la réédition de Zelda : Chronique d'une saga légendaire, nous sommes revenus sur les dessous du livre en compagnie de Medhi El Kanafi, co-auteur de l’ouvrage.


Revenons-en maintenant à nos moutons : tu parlais tout à l’heure d’autres publications existantes à travers le monde, notamment de The Legend of Zelda and Philosophy: I Link Therefore I Am. Vous êtes-vous penchés sur ces ouvrages ?

Le livre est chapitré très simplement, ils ont tous la même construction avec une première partie qui va s’attarder sur le scénario, puis une partie très factuelle sur la création du jeu et après une partie analytique.

Lorsque l’on a fait la genèse de chaque jeu, on s’est évidemment renseigné, aussi bien sur des sites comme le vôtre, qu’ils soient français, américains ou japonais. Chaque source était vérifiée, chaque information était croisée avec d’autres afin de la vérifier, sans prendre une source individuelle comme un acquis. Il y a énormément d’informations que l’on n’a pas intégrées au livre, car on n’avait pas la certitude qu’elles étaient vraies. Dans IG Mag, on pouvait d’ailleurs retrouver des informations qui n’étaient pas dans notre livre, mais c’était des éléments que nous n’avons pas pu vérifier et que nous n’avons donc pas intégré.

Au-delà des sites Internet, nous avons une personne qui est notre documentaliste au Japon. Cette personne va dans les bibliothèques de Osaka et Tokyo, dans les grandes librairies japonaises et nous traduit toutes les informations qu’il trouve. Il nous fait un report factuel avec des informations avérées provenant de documents japonais qui sont officiels, de bibliothèques ou qui sont de publications de presse. C’est un travail de recherche qui est fait en parallèle.

Au niveau des autres livres, il n’y a vraiment pas grand-chose. Le livre de philosophie nous intéresse, peut-être même au point de l’éditer. On a pensé à un moment le faire traduire et l’éditer sous Pix’n Love, mais c’est une occasion qui ne s’est pas présentée car on n’a pas fait aboutir le projet, mais on y a pensé. Mais oui, toutes les sources d’informations étaient bonnes à prendre si elles étaient vérifiables.

Au final, combien de temps a été nécessaire pour réaliser ce livre, de la naissance de l’idée de départ à la présence dans les kiosques ?

Lorsqu’on était chez Console Syndrome, on était auteurs, éditeurs et patrons de la maison d’édition. Lorsqu’on a décidé de faire ce livre sur Zelda, on s’est mis à plein temps dessus.

La première édition a été publiée en octobre 2011, donc on a dû avoir l’idée en avril de la même année. Comme je le disais tout à l’heure, on était très fan à la base, on a donc pu, en parallèle de la documentation, partir d’une feuille blanche et commencer à rédiger.

Une politique que l’on a sur tout ce que l’on rédige avec Nicolas, c’est de refaire tous les jeux. Donc on les a tous refait… et c’était franchement dur pour les deux premiers… ce n’était pas un calvaire, mais Zelda II, il faut vraiment en vouloir ! En parallèle de chaque jeu qu’on a refait ensemble, on a pris des notes, on discutait et notre rédaction s’est faite naturellement de cette manière. Pour chaque jeu, pendant à peu près une semaine, on le refaisait et on écrivait un chapitre. On n’a fait que ça, du matin au soir et aussi les week-end : on faisait les épisodes du lundi au vendredi et on rédigeait le samedi et le dimanche, pendant trois à quatre mois.

Il y a ensuite toute une séquence de maquette, de correction et d’impression. Comme il y a entre autre un pressage assez précis sur la couverture, avec une dorure, ça a pris environ un mois et demi, pour une publication en octobre.

Zelda étant une série sous licence, avez-vous du demander des droits à Nintendo, ou bien est-ce que n’importe qui d’assez motivé peut publier son livre sur Zelda ?

Personne ne peut sortir un livre illustré sur Zelda. La liberté d’expression en France nous autorise à parler, à donner notre opinion – du moment qu’elle n’est pas diffamatoire – et à publier des livres sur le sujet que tu veux.

Nous n’avons pas pu payer les droits à Nintendo pour faire un livre illustré. Pour être tout à fait transparent, ce sont des sommes qui sont très très élevées et qui n’étaient pas à notre portée. D’ailleurs, le problème s’est aussi posé avec Square Enix lorsque l’on a voulu faire nos livres sur Final Fantasy 7, 8 et 9.

Donc lorsque l’on publie des livres en noir et blanc, ce n’est pas forcément par conviction, mais aussi parce que l’on n’a pas le choix ! Mais c’est une démarche qu’on assume. On fait un livre qui est assez joli, pour accompagner la lecture : on part sur un imaginaire qui est accompagné par l’objet.

Dans le cas d’IG Mag, qui avait sorti un hors-série sur la série, il s’agit du secteur de la presse qui est un cas différent. Leur magazine, qui était de super bonne qualité, n’est pas dans le secteur de l’édition : il n’est pas en librairie, il n’est pas en FNAC et il est en vente deux à trois mois maximum dans les rayonnages. Il y a un espèce de vide juridique qui les autorise à publier ce qu’ils veulent sans demander les droits aux personnes, même s’ils devraient.

Interview réalisée par Zemo, le 30 novembre 2013

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