L'univers préapocalyptique de The Legend of Zelda: Majora's Mask

Odolwa, le Vainqueur

Le premier gardien que l'on rencontre est Odolwa au fond du temple de Bois-Cascade. Pour ceux qui ne visualisent plus l'apparence de ce boss de donjon, voici les principales caractéristiques qui nous permettent de mieux comprendre pourquoi nous pouvons l'associer avec le premier des Cavaliers de l'Apocalypse : le Vainqueur. Odolwa est un guerrier vaudou affublé du Masque du Guerrier de la Jungle. Il s'agit du seul des quatre boss à posséder une forme humanoïde et il combat à l'aide d'une grande épée, d'un bouclier et de l'invocation d'insectes. Qui plus est, même si les quatre cavaliers sont représentés par des hommes, seul le premier possède un nom que l'on pourrait qualifier d'humain. Les trois autres : la Guerre, la Faim et la Mort sont des entités. Cependant, cette appellation dépend également de la traduction utilisée. Ainsi le premier Cavalier est parfois appelé Conquête perdant son statut humain nominatif. Odolwa reprend alors les traits du guerrier Vainqueur muni d'un arc, arme que l'on retrouve justement dans le temple du Bois-Cascade bien qu'il ne soit absolument pas utile pour vaincre le boss.

Il est à noter que dans la culture commune, le Vainqueur est également appelé Pestilence. Dans ce cas, la comparaison prend une toute autre tournure, mais pas moins intéressante puisque toute l'aventure qui se déroule dans les Bois-Cascades prend comme point de départ l'empoisonnement des marais qui s'y trouvent. Toute une partie de la zone n'est explorable qu'à condition de prendre une barque ou de voler par-dessus. La princesse Mojo est allée explorer le temple de Bois-Cascade afin d'éclaircir ce mystère et s'est faite alors capturer. On retrouve alors les personnages qui tournent autour du poison avec les sorcières Koume et Kotake dont l'une a besoin des potions de sa sœur. C'est ici qu'on récupère le masque des senteurs qui permet de retrouver un champignon utile pour une quête grâce à son odeur fétide. Hasard ou non des traductions, mêmes le nom de la tribu ne peut faire penser qu'à ce cavalier : les pestes mojos.

« Beurkh ! Ça sent super pas bon ! Cet endroit pue comme le marais empoisonné ! »

Rorhk, la Guerre

Le lien entre Rorhk et le cavalier la Guerre est plus difficile à faire et, dans notre hypothèse, a très certainement fait l'objet d'interprétations particulières. En effet, il est relativement difficile de représenter en un seul monstre la Guerre. C'est pour cela qu'il faut avant tout chercher des indices dans la seconde région et le peuple qui y habite. En effet, nous sommes dans une région certes ravagée par un hiver perpétuel et particulièrement virulent, mais surtout où la démonstration de force est primordiale. Le peuple goron vit à travers ses guerriers portés comme des héros. Les gorons sont un peuple puissant et Darmani en est la quintessence. Admiré par tous ses congénères, il est décrit comme « un valeureux héros goron ». Par cette valorisation de la force physique, on met en avant une confrontation entre deux puissances. C'est d'ailleurs dans cette confrontation que Darmani a perdu la vie, en partant combattre la source du blizzard.

On retrouve également tout le lexique de l'armement. Si du côté ennemi on fait face à une chimère mécanique représentant à elle seule toute la puissance destructrice des machines, on a de notre côté tout un arsenal plus ou moins explosif. À l'instar de Biggoron dans Ocarina of Time, on retrouve encore une fois des personnages spécialisés dans la fabrication d'épée dans les personnages de Zubora et Gabora qui tiennent la forge du village dans la Montagne. Ainsi la lame rasoir et la lame dorée font écho encore une fois au Cavalier de l'Apocalypse puisque celui-ci apparaît avec une épée à la main. De plus, entre les bombes qu'il nous faut absolument acquérir (à moins d'avoir le masque de l'explosion) pour pouvoir pénétrer dans la montagne et dont on nous propose d'améliorer la quantité et les barils de poudre destructeurs que l'on peut récupérer à la poudrerie de Meddigoron, tout est là pour nous rappeler la poudre à canon et la Guerre qui en découle.