L'univers préapocalyptique de The Legend of Zelda: Majora's Mask

À propos de ce dossier

Majora's Mask fascine les joueurs de Zelda par son développement incroyable et par son ambiance si particulière. Le thème de apocalypse lui confère des qualités qui lui permettent d'être un grand jeu.


Skull Kid, l'Agneau

Pour pousser la comparaison un peu plus loin, on peut alors également associer Skull Kid à l’Agneau de l’Apocalypse. Les deux prennent le même rôle de celui qui va provoquer les différentes étapes menant à la fin du monde tel qu’on le connaît. Ils sont tous les deux des symboles d’innocence, mais également de souffrance. Skull Kid est un enfant qui s’est égaré dans les Bois Perdus dans Ocarina of Time. Dans Majora’s Mask il souffre de plus des railleries des autres, de son exclusion et du manque de ses anciens amis. L’Agneau est quant à lui représenté par Jean tel un « agneau comme égorgé » ce qui laisse peu de doute sur la symbolique de cette description. Cette souffrance permettra à Majora de corrompre facilement le cœur du lutin et de lui faire faire ce qu’il souhaite sous prétexte qu’il agit par jeu et par vengeance, deux motifs que l’enfant en Skull Kid comprend très bien. Skull Kid n’est alors qu’une marionnette qui ne servira plus à grand-chose une fois les objectifs de Majora accomplis. Cela devient d’autant plus vrai à la fin du jeu lors du combat sur la tour de Bourg-Clocher le soir du troisième jour. Il reprend alors un autre symbole de l’agneau qui est celui du sacrifice.

« Une marionnette qui ne sert plus est bonne à jeter aux ordures. Le rôle de ce pantin est terminé... »

Majora, The Legend of Zelda: Majora’s Mask

Il peut paraître surprenant que les concepteurs se soient basés sur de tels écrits afin de s'inspirer lors du processus de développement du jeu. Il s'agit d'une culture différente de celle du Japon qui serait alors utilisée, mais il faut garder à l'idée que ce ne serait pas la première fois. Déjà, dans Ocarina of Time par exemple, on trouve des références à d'autres cultures comme Épona qui porte le nom de la déesse du cheval dans la mythologie celtique gauloise. De plus, l'histoire des Cavaliers de l'Apocalypse a de quoi attirer la curiosité des développeurs japonais. Rappelons-nous que le chiffre quatre a une signification numérologique très importante dans l'est de l'Asie. En effet, du fait de la ressemblance phonétique entre les mots "quatre" et "mort", ces derniers ont été associés si bien que le chiffre quatre est couramment évité voire craint à l'instar du nombre treize chez nous. C'est pourquoi, quatre cavaliers apportant la mort est une histoire qui fait écho à la culture japonaise même si son origine en est éloignée.

L'apocalypse est fascinante. Elle apporte paradoxalement de nouveaux horizons au monde vidéoludique et Majora's Mask l'a très bien exploitée. Cet épisode de la licence The Legend of Zelda se démarque de beaucoup des autres jeux par son ambiance angoissante, par son gameplay si particulier, par ses personnages si riches en caractères et par son scénario si impeccable et emprunt de mystère. L'apocalypse apportée par cette lune au visage effrayant sur le point de s'écraser sur Bourg-Clocher est le symbole même de ce jeu et de son attrait. Même en n'étant pas particulièrement fan du genre, l'univers apocalyptique a permis à Majora's Mask d'avoir toutes les qualités pour en faire un grand jeu. Bien souvent cité parmi les Zeldas préférés, il ne cessera jamais de nous faire fantasmer et d'être l'objet des plus belles théories que Zelda ait connues.

Dossier réalisé par Yorick26, le 10 décembre 2018

Avatar de Yorick26

À propos de l'auteur :
Passé de noob à tyran, puis de Maman de l'équipe à Chef, je partage ma passion pour Zelda sur PZ depuis plus de 10 ans... même si certains me traitent d'hérétique car j'apprécie peu Link's Awakening.