Interview de Pixelophonia : concert du 26 mai 2018

Quelles sont vos motivations en produisant un concert presque exclusivement Zelda ? Aviez-vous déjà par le passé, organisé un concert centré sur une seule série de jeux vidéo ? Est-ce un vieux désir de l’ensemble orchestral ou une demande de la part des organisateurs de la convention ?

On avait tenté un concert full Lego Racers mais ça n’avait rien donné, bizarrement. Le concert du 26 mai a été assez compliqué à organiser, ce qui a fait que nous n’avons pas pu avoir l’ensemble de nos troupes disponibles à cette date, nous empêchant de nous lancer dans un concert au format habituel. Mais plutôt que d’annuler la date, nous avons choisi de changer de formule en proposant de faire entendre en exclusivité une œuvre qu’un de nos arrangeurs avait écrite il y a quelques années et que nous n’avions jamais eu l’occasion de jouer. Il s’agit donc d’une grande fresque musicale retraçant en musique l’épopée d’Ocarina of Time, l’un des opus les plus célèbres de la série dont la BO de qualité a contribué à la notoriété. En outre, nous sommes depuis quelques semaines en pleine réflexion sur d’autres manières de faire nos spectacles : ce concert sera donc également un test pour voir si ce type de format pourrait être envisageable par la suite — d’où le nom de « Pixelophonia Labs » que nous lui avons donné.

La billetterie en ligne pour le concert a été sold out en moins d’une journée. Vous attendiez-vous à un tel engouement ?

Sans prétention de notre part, nous commençons à être habitués : les deux-cent places de l’amphithéâtre dans lequel nous avons joué il y a un mois étaient déjà parties en l’espace d’une journée ; l’an dernier au même endroit, cela s’était fait en trois heures ! Cela nous réjouit au plus haut point et nous motive à donner le meilleur pour nos fans toujours au rendez-vous.

Par le passé, vous avez déjà pu jouer de nombreuses musiques de la série Zelda. Or, cette série vidéoludique comporte énormément de musiques emblématiques. Comment avez-vous effectué le choix des morceaux déjà interprétés ?

Certaines nous ont sans doute marqués plus que d’autres, ou se prêtent plus volontiers aux arrangements orchestraux : c’est en combinant ces deux paramètres que nous choisissons telle ou telle musique.

Avec ce concert spécialement axé sur la série Zelda, n’est-ce pas un moyen de mettre fin à une forme de frustration de ne pas pouvoir jouer tous les morceaux de la série que vous souhaitez ?

Je ne pense pas, nous n’avons pas spécialement de frustration quant aux morceaux joués, nous aimons l’éclectisme de nos setlists, comme nous aimons bien d’autres jeux vidéo que la série Zelda — même si elle occupe une place de choix dans nos cœurs. Mais rien ne nous empêchait de faire un concert spécial Zelda jusqu’alors, à vrai dire ! Ce n’est juste pas (en général) notre dynamique de spectacle, qui se veut plus variée.

Avez-vous déjà choisi les morceaux que vous jouerez ? Est-ce que le processus de sélection des morceaux a été différent de celui utilisé par le passé ? Sera-t-il un concert avec uniquement des arrangements inédits ou les spectateurs pourront apprécier à nouveau des arrangements que vous avez déjà pu jouer ?

Il y aura beaucoup de nouvelles pièces mais également des morceaux que nous avons déjà joués en concert ! Pour être tout à fait exact, les quelques extraits d’Ocarina of Time que nous avons pu interpréter ou jouer par le passé étaient en fait d’ores et déjà issus de cette grande suite, enfin révélée dans son intégralité !

Des morceaux ont-ils été plébiscités, que ce soit par les musiciens ou vos fans ?

On sait que « Market Place » fait toujours son effet, et que notre vidéo de « Song of Storms » a fait un joli score sur YouTube. Pour le reste, surprise au concert !

Qui sont les personnes à avoir travaillé sur les arrangements joués pendant le concert ? Est-ce habituellement ces mêmes personnes qui arrangent les différents morceaux que vous jouez ?

L’arrangeur de cette suite Zelda est notre harpiste Piranharpiste, qui est l’un des arrangeurs les plus prolifiques de l’orchestre. C’est de sa main qu’est né le concerto pour piano sur Final Fantansy 6 que nous avons joué l’automne dernier à l’opéra Bastille — entre bien d’autres pièces.

Entre le choix des morceaux, la composition de ceux-ci ou encore les différentes répétitions, combien de temps cela vous a-t-il pris pour préparer le concert du 26 mai ? Est-ce que certains arrangements étaient déjà écrits par exemple ?

Le plus long a été la composition, sans aucun doute, même si l’œuvre existe depuis bien des années. Au niveau des répétitions, comme il s’agit d’une toute nouvelle pièce (à part quelques extraits déjà joués auparavant), il nous a fallu pas mal de travail ! Mais comme les musicien·ne·s ont l’habitude de jouer ensemble, les choses se montent très vite, ce qui est agréable et dynamisant.

Si vous deviez faire un autre concert entièrement centré sur une unique licence, laquelle serait-ce ?

Difficile à dire ! Mario pourrait être un choix judicieux, mais nous sommes convaincus que nous irions chercher des licences moins grand public pour ce genre de spectacle : Undertale, peut-être ? À suivre !

Cela fait plusieurs fois que vous accueillez des chanteurs, à l’instar d’Ellinoa et Marie Mifsud pour le concert spécial Zelda. Comment se déroulent ces collaborations ? Seront-elles amenées à être répétées à l’avenir ?

C’est très désagréable et tendu. Non je blague, c’est un vrai bonheur ! Ellinoa, avec qui nous collaborons depuis trois ans, est géniale, toujours partante et super pro. Marie a été géniale au dernier concert, et notre ami Andoni a magistralement interprété « The Great Mighty Poo » à l’automne dernier. C’est une vraie valeur ajoutée d’avoir ces personnalités exceptionnelles qui s’ajoutent à l’orchestre pour quelques pièces à chaque concert !