Interview : Romendil - Chronique d'une saga légendaire vol. 2

À propos de l'interview

Valérie "Romendil" Précigout nous raconte son rapport à la série Zelda et nous détaille l'écriture de son livre dédié à Breath of the Wild sorti en octobre 2017 chez Third Editions.


Rares sont les auteurs à pouvoir attester de quinze ans de bons et loyaux services dans une même rédaction dédiée aux jeux vidéo. Valérie Précigout, aussi connue sous le pseudonyme de Romendil, est de cette trempe, ce qui en fait de facto l’une des plumes les plus connues du web francophone. C’est notamment à elle que l’on devait en 2003 le premier 20/20 de l’histoire de Jeuxvideo.com, alors attribué à The Wind Waker ; une note que seul Breath of the Wild a depuis égalée sur ce site.

Nous pouvons désormais lire Valérie Précigout sur ExtraLife, sur LaboFnac, ainsi que chez Third Editions où elle vient de signer le second tome de « Zelda : Chronique d’une saga légendaire ». Puisque nous avions déjà passé un agréable moment il y a quatre ans en la compagnie de Medhi El Kanafi, co-auteur du premier tome, nous avons évidemment voulu en savoir plus sur la genèse de ce livre entièrement dédié à Breath of the Wild. Et quoi de mieux pour ça que d’en parler directement avec la principale concernée ?

Interview réalisée par Zemo le 24 novembre 2017.


Bonjour Valérie. Avant d’échanger ensemble sur votre livre, j’aimerais revenir sur votre rapport à la série Zelda. Au sein de la rédaction de Jeuxvideo.com, je vous ai toujours considérée comme l’experte des J-RPG en général et de Zelda en particulier. À quel moment avez-vous découvert cette série ?

Je ne sais plus exactement en quelle année j’ai découvert la série, probablement en 89 ou 90, mais je me souviens que Zelda II était déjà sorti puisque j’ai découvert les deux premiers Zelda sur NES au même moment et j’y jouais donc en parallèle. J’aimais énormément les deux titres, mais ma préférence a tout de suite été au second, malgré sa difficulté, car tout m’impressionnait dans ce jeu !

Je ne saurais même pas dire par quel heureux hasard j’ai choisi les deux Zelda comme premiers jeux pour ma NES, sans doute grâce au magazine gratuit que proposait Nintendo à l’époque et qui m’a incitée à me tourner ensuite vers la presse spécialisée comme Player One.

Cela a été un coup de foudre immédiat ou bien a-t-il fallu attendre qu’un autre épisode enfonce le clou ?

C’était à la fois un coup de foudre et une épreuve, à cause du caractère impitoyable du second volet qui aurait tout aussi bien pu me dégoûter des jeux vidéo. Maintenant que j’y pense, il se peut aussi que le fait d’avoir pu jouer au premier opus en parallèle – que je trouvais alors plutôt facile en comparaison – m’a aidée à décompresser, à ne pas m’avouer vaincue et à persévérer pour ne pas passer à côté de ce Zelda II qui me fascinait. Je n’avais pas la chance de pouvoir m’essayer à beaucoup d’autres titres à l’époque, mais rares ont été ceux à réussir à me captiver à ce point-là. Par la suite, régulièrement au fil des années, j’ai relancé ces deux premiers Zelda par besoin, par nostalgie, mais surtout parce que j’éprouvais autant de plaisir à y rejouer à chaque fois, même si je les connaissais par cœur. Ce sont les seuls que je ressortais aussi souvent.

La sortie de Zelda III sur SNES m’a aussi énormément marquée, parce que je lisais alors assidûment les magazines spécialisés et que le jeu était présenté comme étant au-delà de tous les superlatifs. J’ai dû patienter jusqu’à Noël pour le découvrir et je suis restée de longues minutes sous la pluie à côté de la maison de Link après l’introduction pour me remettre du choc, à la fois visuel et émotionnel, parce que ce jeu représentait clairement une évolution majeure pour la série Zelda et pour le jeu vidéo en général.

Avant la sortie de Breath of the Wild, certains fans de la série, dont je faisais partie, ressentaient une certaine lassitude dans la formule proposée par la série, malgré l’apparition de nouveaux gimmicks ou de tentatives visant à renouveler certains aspects de l’aventure. C’était aussi votre cas ?

Avec le recul, il est évident que la formule peinait à se renouveler suffisamment, mais, en ce qui me concerne, je pense que mon envie de ces Zelda-là était encore assez importante pour me permettre de les apprécier malgré tout. Les épisodes « classiques » en vue de dessus ne m’ont jamais ennuyée. La lassitude a commencé à poindre seulement avec Twilight Princess, qui représentait un peu le messie à mes yeux sans toutefois parvenir à atteindre l’idée que je m’en étais faite en amont, et avec Skyward Sword, donc plutôt tardivement.

En lisant votre test de Breath of the Wild sur ExtraLife, on a pu découvrir que le jeu vous a largement convaincue. Mais avant sa sortie, vous attendiez-vous à ce qu’il soit considéré par une large frange de la critique comme l’un des meilleurs épisodes de la série ? Ou bien aviez-vous des craintes quant au renouveau teasé par Nintendo ?

J’avais énormément de craintes concernant Breath of the Wild ! D’ailleurs, c’est assez amusant mais je me rends compte que j’appréhendais autant sa sortie que celle de The Wind Waker après avoir découvert les images du Link cartoon… C’était peut-être un signe finalement !

Je crois que, comme beaucoup de fans, l’idée d’oser une telle prise de risque me faisait peur, je craignais de ne plus reconnaître la série, de ne pas y retrouver ce qui me plaisait tant dans les autres volets. N’ayant pas pu toucher à Breath of the Wild avant sa sortie, je ne me sentais pas totalement convaincue par les vidéos que je pouvais voir. Autant dire que lorsque j’ai vu toutes ces notes maximales tomber dans la presse j’ai été véritablement soulagée ! Je ne m’attendais pas à ce que le titre atteigne à ce point son objectif, j’espérais juste qu’il serait suffisamment convaincant pour justifier la nouvelle approche choisie, mais de là à imaginer une telle réussite…

Interview réalisée par Zemo, le 01 décembre 2017

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Entre deux news et deux tweets, j'essaye de rendre PZ plus agréable à visiter et d'organiser des interviews. Des rumeurs circulent sur mon âge avancé, elles sont fausses, je suis juste jeune depuis plus longtemps !