Interview : Eímear Noone (Symphony of the Goddesses)

Vous êtes à Paris depuis hier seulement. N’est ce pas une course contre la montre pour être prête pour ce soir ?

On y est tout a fait habitués. Notre équipe technique est très efficace et rapide. Nous voyageons avec six personnes en général, mais sur la tournée européenne nous sommes dix.

Avez-vous une appréhension particulière avant de monter sur scène ou la symphonie est-elle maintenant une machine bien huilée ?

Il y aura toujours des choses qu’on ne peut prévoir, mais c’est la joie de jouer en live, ce n’est pas du playback. Les artistes se donnent sang et eau pour le public. Nous avons une oreillette avec un clic (ndlr : le tempo) pour pouvoir se synchroniser avec la vidéo, mais tout est joué en live. Il est important qu’on fasse confiance aux capacités des artistes, nous n’avons pas besoin d’effets spéciaux. Le public reçoit ainsi toute la passion que chaque musicien peut donner. Je suis toujours un peu nerveuse mais j’essaye de transformer ça en excitation, ce qui me permet de ne jamais me lasser, de ne jamais voir ça comme quelque chose de redondant.

Avez-vous déjà du faire face à un gros problème ?

Oui, beaucoup, mais c’est un secret, je ne peux rien vous dire. « The show must go on !». Le public ne doit surtout rien remarquer.>

N’est-ce pas bizarre pour vous de vous adresser à un public qui n’a pas vraiment de culture en musique classique ?

Non, parce que ce public, sans s’en rendre compte, a déjà les sonorités de cet orchestre dans la tête. Il l’a entendu tellement de fois, c’est la première dans l’histoire de la musique, que de jeunes gens puissent écouter autant de musique orchestrale. Jadis, il n’y avait pas d’enregistrements, il y avait obligation d’aller voir le concert en live.

Vous savez, j’ai déjà travaillé pour Blizzard et dans des jeux comme Diablo, World of Warcraft, ou Starcraft également, on peut entendre beaucoup de musique symphonique. Auparavant, les jeunes pensaient que la musique orchestrale n’était pas faite pour eux, était réservée aux gens plus âgés. Maintenant qu’ils voient que l’orchestre joue leur musique, ils s’y sentent mieux, ils sentent que cela leur appartient. J’espère que ça leur permettra de découvrir un peu plus ce genre de musique. J’aime tellement les orchestres et la musique classique que je voudrais que tout le monde l’adore.