Symbolique et origines de la Triforce

À propos de ce dossier

Nouvelle édition du dossier de Bobkill sur la symbolique et les origines de la Triforce.


« L’Île de la Triforce »

En effet, Miyamoto-san, le créateur de la saga, est japonais (oui, pour ceux qui ne le sauraient pas). Il serait donc normal qu’un natif du « pays du soleil levant » s’inspire de la culture de son pays ! Alors, quelle influence la culture nipponne a-t-elle eue dans la création de la légende de la Triforce ?

Si vous êtes déjà allé au Japon, il existe un lieu assez mal connu des touristes, et surtout des touristes étrangers. Pourtant ce lieu est bien connu de certains fans, qui le surnomment « l’Île de la Triforce » : il s’agit d’une toute petite île appelée Enoshima. Cette île a la particularité de posséder un grand nombre de statues de dragon, mais surtout, d’avoir pour emblème trois triangles bien connus... Et on en retrouve sur toute l’île : sur les lanternes, les lampes, les plaques d’égouts, les murs, et bien entendu sur les souvenirs vendus allègrement aux touristes ! Une secte se serait-elle installée sur l’île, vouant un culte aux jeux Zelda ? (Vous voulez la rejoindre ? Inscrivez-vous sur www...)

Des triforces partout
Des triforces partout partout partout !

Et bien non, ce symbole est en fait à l’origine un « mon », c’est-à-dire un blason qui appartiendrait à une antique famille de samouraïs, le clan Hōjō qui dirigea le Japon entre le XIIème et le XIVème siècle. Une légende raconte que Tokimasa Hōjō, le chef du clan, s’est rendu un jour dans la grotte d’Enoshima où il aurait prié pour que sa descendance vive dans la prospérité. Et en guise de cadeau, le Dieu-dragon de l’île lui aurait laissé trois de ses écailles : les trois triangles représentés sur le « mon » du clan Hōjō !

« Mon » du clan Hōjō
« Mon » du clan Hōjō

Ce symbole est maintenant utilisé par quelques sociétés, parfois en tant que symbole de prospérité (surtout financière). On peut également le retrouver dans quelques temples un peu partout dans le Japon, puisque c’est aussi l’insigne de Benten-sama (ou Benzaiten -弁財天- en langage plus formel), déesse japonaise issue de la tradition hindoue et faisant partie des sept dieux de la bonne fortune, très populaires au Japon. En effet, la légende de Benzaiten est également liée à celle du Dieu-dragon d’Enoshima :

« Il y a une quinzaine de siècles, au fond de la mer, près des côtes du Japon se trouve une grotte habitée par un dragon. Le plus terrible des dragons, avec une gueule énorme aux dents acérées dont il se sert pour saisir les petits enfants qui se baignent ou jouent près de l'eau. Il court ou nage vers eux, s'en empare et les croque. Que de larmes versées à cause de lui ; que de crainte chez les enfants qui n'ont pas été victimes du monstre.

La déesse Benten veut mettre fin à ces souffrances. Elle veut que chacun soit heureux. Y compris le dragon car, « s'il est méchant », pense-t-elle, « c'est parce qu'il n'est pas heureux. »

Elle se dirige vers la grotte. Parvenue à sa hauteur, elle se penche et, par sa volonté le sol se soulève, la grotte du dragon émerge au-dessus de la surface des océans, la terre s'étend et se couvre de forêts. L'île d’Enoshima est née. Le dragon, stupéfait devant un tel spectacle, voit la déesse descendre du Ciel et s'avancer vers lui avec un sourire enjoleur. Elle lui adresse la parole en ces termes :

« Vous vivez en solitaire dans votre grotte. Ne vous y ennuyez-vous point ? Aucun être ne peut vivre sans affection. Voulez-vous que nous nous mariions ? Nous serons heureux ensemble, nous aurons des enfants que vous aimerez, j'en suis sûre. Alors… alors vous cesserez de manger les enfants des autres… »

Le dragon consentit et le calme revint sur les côtes proches d'Enoshima. Depuis, les pieux Japonais ne cessent de rendre hommage à Benten, la divinité bienfaitrice, dispensatrice de joies. »

De plus, Benzaiten est la déesse de trois domaines : la musique, la parole et la richesse. On peut donc faire un certain parallèle avec les trois parties de la Triforce. La puissance matérielle, que l’on peut acquérir par la richesse, correspondrait à la Force. La Sagesse irait de pair avec l’aptitude à communiquer et donc avec la parole (on dit bien « transmettre la bonne parole »). Et enfin, n’est-ce pas dans la musique et les nombreux instruments qu’il aura à manier dans toute la saga, que Link puise son Courage ?

Certaines représentations de la déesses l’affublent également de huit bras - une représentation classique chez les divinités hindoues. Huit, exactement le même nombre de morceaux de la Triforce de la Sagesse qu’il faut retrouver dans le tout premier opus de la saga ! Coïncidence ou inspiration manifeste ? Après tout, libre à chacun d’y croire...

Sources :

La Légende de la Triforce

Dossier réalisé par Izzy Novada, le 29 juillet 2013

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