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BS The Legend of Zelda

Nom original : BSゼルダの伝説
Sorti sur Super Famicom en -

Fiche d'information

Éditeur : Nintendo
Développeur : Nintendo

Joueurs : 1

Sorti sur Super Famicom
Japon 6 août 1995

Le Satellaview

Le terme BS Zelda regroupe plusieurs jeux sortis au Japon pour le Satellaview, une extension sortie en 1995 pour la Super Famicom (la Super Nintendo japonaise). La mention BS, pour Broadcast Satellite, accompagnait la plupart des titres créés pour ce support.

Aperçu de « BS Zelda ».

Le Satellaview avait pour particularité de télécharger les jeux l’alimentant en tirant parti d’une connexion satellite. Le contenu obtenu était alors stocké dans la mémoire de l’appareil ou sur une cartouche BS-X réinscriptible.

Toutes les données étaient transmises via une chaîne satellite nommée St.GIGA, partenaire de Nintendo à cette occasion. Outre des jeux, il était aussi possible de télécharger du contenu promotionnel autour de ces derniers.

Malgré la performance technique incroyablement en avance sur son temps, le Satellaview a été un échec commercial pour Nintendo et restera exclusif au territoire nippon, privant le public occidental de quelques jeux forts, dont trois Zelda.

Aperçu du jeu.

BS The Legend of Zelda

BS The Legend of Zelda est le premier titre Zelda à apparaître sur ce support. Il s’agit en fait d’un remake du Zelda originel sorti au Japon en 1986 sur Famicom (la NES japonaise). Si les mécaniques de gameplay restent les mêmes, de lourdes modifications ont été apportées au titre.

Aperçu du jeu.

Ainsi, le monde extérieur a été profondément revu et les donjons entièrement refaits, au même titre que les sprites, tous retravaillés pour l’occasion. Si le titre gagne en détails grâce au passage à la Super Famicom, l’ensemble reste très fidèle au sujet original, loin de ce que pouvaient proposer les plus grands hits de la console.

Aperçu du jeu.

La mise à jour sonore était par contre d’un tout autre acabit grâce à la mise en place de la technologie « SoundLink » permettant de streamer une partie de la bande son du jeu, apportant ainsi de nouvelles orchestrations. L’autre utilité de cette diffusion sonore en live était de pouvoir transmettre vocalement des informations aux joueurs, ce qu’une Super Famicom pouvait difficilement faire à l’origine. Par exemple, l’introduction et la conclusion du jeu étaient directement narrées par Zelda (doublée par Naomi Fujisawa) et Ganon (doublé par Seizō Katō).

Notez d’ailleurs que BS The Legend of Zelda est considéré comme étant le premier jeu vidéo de l’histoire à intégrer une radio, grâce à l’apport du SoundLink ! De plus, au-delà des épisodes sortis sur Satellaview, il faudra attendre Navi Trackers, mode de jeu fourni exclusivement dans la version japonaise de Four Swords Adventures, pour revoir dans la série Zelda un personnage donnant des indications au joueur de vive voix.

Une autre particularité de cet épisode était son déroulement en temps réel, puisqu’un compteur « Zelda Time » était en permanence affiché à l’écran, afin d’informer sur le temps de diffusion restant. Cette diffusion en live amenait avec elle son lot de nouveauté puisque le jeu se mettait parfois en pause afin de déclencher des événements spéciaux : apparition d’une nouvelle fée, disparition ou affaiblissement des ennemies, bombes illimitées, upgrade de certains items, etc. Tous les joueurs profitaient alors du même bonus exceptionnel au même moment.

Lorsque ces événements intervenaient, c’est la voix numérisée d’un vieil homme annoncé comme télépathe et clairvoyant (doublée par Kiyoshi Kobayashi) qui indiquait au joueur la nature du changement, l’écran affichant alors « Écoute attentivement ». Ces évènements étaient à durée limitée et un compte à rebours prévenait le joueur du temps restant pour en bénéficier. À la fin du temps, l’inventaire, la carte et/ou les donjons reprenaient leurs formes initiales.

Aperçu du jeu.

Un autre changement de taille est aussi à souligner : ici le joueur n’incarne pas Link, mais un avatar créé à l’aide d’un service spécial du Satellaview. À l’instar d’un Mii, mais 20 ans plus tôt, on suivra ce personnage dans certains jeux proposés par le service, les possibilités de personnalisations se limitant toutefois au genre et au nom de l’avatar. Cependant, dans ce jeu, le narrateur interpellera toujours le joueur sous les noms de « jeune » ou d’« enfant ».

Toutes ces spécificités sont introduites en début de partie par le vieil homme abrité dans la célèbre première cave que le joueur visite. Il vous rappellera alors que vous (l’avatar Satellaview) venez de « la planète dont le nom a été volé » grâce au portail magique d’une diseuse de bonne aventure. Ce portail n’étant pas stable, vous ne pouvez rester qu’une heure au sein des terres d’Hyrule avant d’être aspiré de nouveau vers votre planète d’origine, le prochain voyage pour Hyrule ne pouvant être fait que le samedi suivant.

Lorsque le temps est écoulé, l’inventaire et la progression du joueur sont sauvegardés afin que l’aventure puisse être reprise au même point et sans perdre de temps lors de la partie suivante.

Diffusion

Deux versions du jeu étaient disponibles en téléchargement, Map 1 et Map 2, parfois aussi appelées à l’époque « Third Quest » et « Fourth Quest », en référence à la Second Quest du titre original sur Famicom.

Pour information, ces donjons permettaient respectivement de former les mots St.GIGA et NiNtENDO, tout comme la seconde quête du titre NES permettait de former le mot ZELDA.

À l’origine, seule la Map 1 était prévue, mais face à son succès et aux nombreuses demandes de rediffusion, Nintendo a décidé de lancer la Map 2 quelques mois plus tard.

Chaque quête était décomposée en quatre parties, à la diffusion assez stricte puisque, pour jouer, il fallait se connecter au service sur des plages horaires très précises afin de profiter de la diffusion, après avoir payé l’accès au jeu. Cette contrainte forte a été apportée par le SoundLink et l’apport d’une diffusion en live. D’autres jeux Satellaview n’utilisant pas ce système pouvaient être joués à n’importe quel moment après avoir été téléchargés. Après un chargement d’environ sept minutes, les joueurs pouvaient donc enfin profiter de leur aventure éphémère.

Vous trouverez ci-dessous les dates de diffusion du jeu.

Map 1
Date Partie Note
6 août 1995 Partie 1 Première diffusion
13 août 1995 Partie 2 Première diffusion
20 août 1995 Partie 3 Première diffusion
27 août 1995 Partie 4 Première diffusion
3 septembre — 29 septembre 1995 Parties 1 à 4 Première rediffusion, une partie par semaine, accessible tous les jours sauf le samedi
1er octobre — 24 octobre 1995 Parties 1 à 4 Deuxième rediffusion, une partie par semaine, accessible les samedis, lundis et jeudis
5 novembre — 28 novembre 1995 Parties 1 à 4 Troisième rediffusion, une partie par semaine, accessible les samedis, lundis et jeudis
1er janvier — 4 janvier 1997 Parties 1 à 4 Quatrième rediffusion, une partie par jour sur quatre jours consécutifs

Aperçu du jeu.
Aperçu du jeu.

Map 2
Date Partie Note
30 et 31 décembre 1995 Partie 1 Premières diffusions
1er et 2 janvier 1996 Partie 2 Premières diffusions
3 et 4 janvier 1996 Partie 3 Premières diffusions
5 et 6 janvier 1996 Partie 4 Premières diffusions
3 mars — 27 mars 1995 Parties 1 à 4 Deuxième rediffusion, une partie par semaine, accessible tous les jours sauf le jeudi et le vendredi. De plus, la première partie n’a été diffusée que quatre jours.

Pour connaître les dates de diffusion à l’avance, les magazines spécialisés étaient les meilleurs amis des Japonais, qui pouvaient aussi se référer aux informations de certaines vidéos proposées par le service.

Chaque partie contenait un fragment de la carte, le joueur étant bloqué par des obstacles naturels ou par l’absence de certains items nécessaires pour progresser plus loin. Cette contrainte avait pour but d’offrir une expérience plus rythmée durant l’heure de jeu, mais aussi de recentrer le périmètre concerné par les indications vocales du vieil homme.

Si la carte reste très proche de celle du titre d’origine, elle formait cette fois un rectangle découpé en 8 × 8 cases, diminuant ainsi le nombre de transitions entre les écrans. D’autres contraintes du premier opus de la série ont été levées dans cette version BS, comme le nombre de rubis transportables qui dépassait la barre des 1 000, au lieu des 255 originaux. Un nombre de rubis à amasser qui constituera l’un des critères de calcul d’un score pour chaque joueur, une notion là encore introduite pour la première fois par ce jeu.

Le score ne s’affichait pas directement en fin de partie, mais sous la forme d’un code pouvant être renvoyé à des magazines organisant des compétitions spéciales et récompensant les meilleurs joueurs. Les lots allaient généralement de petits gashapon (boules surprises en plastique contenant un petit jouet) à des cartes mémoires BS-X, en passant par des stickers.

Les autres variables prises en compte dans le calcul du score étaient le nombre de parties effectuées, le nombre d’ennemis tués, le nombre de cœurs perdus, le nombre de fragments de Triforce récupérés, etc.

Émulation

Il n’est pas dans l’habitude de Puissance-Zelda de faire l’apologie de l’émulation, mais nous sommes ici face au cas très particulier où il est totalement impossible de rejouer au jeu original. Quand bien même vous liriez ces mots du Japon avec un Satellaview sous la main, le service de téléchargement n’existe plus et il est impossible de relancer une quelconque version du jeu encore sauvegardée sur une carte mémoire. En l’absence d’un tel support de stockage, le jeu était sauvegardé en RAM, une mémoire temporaire et réinscriptible se vidant à l’extinction de la machine.

L’émulation reste donc la seule solution pour découvrir ce titre. Une ROM a ainsi été extraite d’une cartouche mémoire Satellaview. Dans ces versions, le principal changement réside dans le remplacement des voix streamées, au profit de textes à l’écran, en lieu et place du « Écoute attentivement ». Il n’est donc plus possible de profiter de ces voix aujourd’hui.

Avec le temps, des traductions ont été réalisées par des fans, notamment en anglais, français, espagnol et allemand. D’autres modifications apportées ont permis de supprimer les temps de pause ou de téléchargement, de sélectionner les différentes parties du jeu depuis une seule et même ROM ou encore de contrôler Link ou Zelda au lieu de l’avatar Satellaview.

Si vous voulez un aperçu de l’aventure proposée par BS The Legend of Zelda, l’émulation sera donc votre seul salut, même si l’expérience est biaisée par la disparition d’une partie des contraintes et des apports du jeu.

Fiche rédigée par Zemo.