Interview : Romendil - Chronique d'une saga légendaire vol. 2

À propos de l'interview

Valérie "Romendil" Précigout nous raconte son rapport à la série Zelda et nous détaille l'écriture de son livre dédié à Breath of the Wild sorti en octobre 2017 chez Third Editions.


Votre livre est le second tome de « Zelda : Chronique d’une saga légendaire ». Le premier tome avait été écrit par Nicolas Courcier et Medhi El Kanafi, moins présents à l’écriture avec Third Editions qu’à l’époque de Console Syndrome, leur première maison d’édition. Qui est à l’origine de ce projet éditorial ?

Ce sont Nicolas et Medhi qui sont à l’origine du projet. Nos premiers échanges à ce sujet remontent à la fin de l’année 2016, à un moment où la date de sortie de Breath of the Wild n’était pas encore définitive. On craignait que le titre ne soit repoussé de plusieurs mois, mais lorsque la date du 3 mars a été établie, j’ai pu démarrer l’écriture sur la partie création en amont pour pouvoir ensuite m’immerger totalement dans le jeu durant plusieurs mois. Je n’avais pas du tout anticipé cette proposition d’écriture et j’ai été vraiment touchée que Nicolas et Medhi me confient ce projet. C’était une grande marque de confiance de leur part et je leur en suis encore énormément reconnaissante.

Est-ce que Nicolas ou Medhi sont intervenus, d’une façon ou d’une autre, lors de la phase d’écriture ?

Nous avons toujours des échanges réguliers en cours d’écriture, d’abord concernant les thématiques choisies, puis sur la manière de les aborder, et enfin sur la pertinence du développement au fil de la rédaction. Ce que j’apprécie beaucoup avec eux, c’est la liberté qu’ils donnent à l’auteur de s’exprimer à sa manière, ce qui permet de préserver le style de chacun. À partir de là, ils ont vraiment l’œil pour détecter les endroits qui méritent des approfondissements, ou pour proposer des pistes supplémentaires.

Y a-t-il eu des difficultés particulières dans le fait d’écrire un second tome, plutôt que de partir d’une feuille totalement vierge ?

L’idée était de dédier ce tome à Breath of the Wild tout en créant un pont avec le premier volume, c’est pourquoi on y traite le titre au regard de tout ce que la série a pu proposer depuis ses débuts. On a aussi tenu à prolonger certaines interprétations émises dans la partie « Décryptage » du premier volume dans le second tome, par exemple en ce qui concerne la figure de Link, pour montrer justement en quoi les choix de Breath of the Wild pouvaient s’éloigner de ses prédécesseurs, pas seulement sur la forme mais aussi sur le fond. Il y a donc un lien entre les deux tomes mais rien qui n’empêche de les découvrir de manière indépendante.

Si les deux tomes de « Zelda : Chronique d’une saga légendaire » se veulent très analytiques, j’ai trouvé que votre ouvrage se risquait moins à la création de théories, il m’a semblé un peu plus factuel. C’était une volonté ?

La volonté de l’éditeur est de présenter une œuvre à travers son processus de création, son univers et son décryptage. Selon la nature de l’œuvre en question, il se peut que l’une de ces trois parties soit plus ou moins développée, mais la priorité est toujours donnée à l’analyse. Dans le cas de Breath of the Wild, il y avait davantage matière à développer la volonté de changement et tout ce que cela pouvait induire sur le ressenti en jeu qu’à émettre des hypothèses tel que cela avait été fait sur les épisodes traités dans le premier volume.

L’approche n’est jamais figée, on ne sait pas à l’avance de quoi on va parler, on s’adapte en fonction de ce que nous livre une œuvre, de ce qui nous parle. Ensuite, il est évident que le résultat n’est que le reflet de la perception de l’auteur, un même thème pouvant être traité de multiples manières selon chacun.

Breath of the Wild est sorti le 3 mars 2017. Votre livre a été dévoilé officiellement le 9 octobre 2017, et il évoque même des éléments publiés cet été dans Les Cahiers de la Playhistoire spécial Zelda. Sept mois pour découvrir un jeu, analyser, écrire, maquetter et imprimer, c’est un délai très court, non ?

En réalité, l’écriture à proprement dit s’est échelonnée sur cinq mois, de début février à fin juin, car il faut également prendre en compte l’étape de relecture et d’impression. Cela peut sembler court, mais j’étais libre à 100 % sur cette période-là, ce qui fait que j’ai pu m’y consacrer à plein temps, week-end compris, donc le délai était suffisant à condition que je ne succombe à la tentation d’aucun autre jeu durant cette période, ce qui n’était pas évident pour moi !

Pourquoi ne pas avoir attendu la sortie du DLC, « Ode aux Prodiges », avant de publier ce livre ? Nous sommes nombreux à espérer qu’il apportera aussi son lot d’éléments à analyser et commenter.

Cela aurait retardé la sortie du livre de plusieurs mois et nous avons estimé que le DLC risquait de ne pas apporter suffisamment de matière nouvelle à traiter pour que cela justifie un tel retard.

Interview réalisée par Zemo, le 01 décembre 2017

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